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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/211

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& une Comedie qui repreſentoit l’Hiſtoire de Venus. Le ſoupé fut auſſi beau que celuy de nôces de Thetis : & s’il n’y eut pas de fatale pomme, on y vit un objet plus précieux, & qui devoit apporter autant de bien à l’univers que la pomme y cauſa de mal.

Comme on n’étoit occupé que du plaiſir de la bonne chere, on entendit un coup de tonnerre, on vit de brillans éclairs ; & les Cieux s’ouvrant ; il en deſcendit une petite Dame d’environ onze à douze ans, formée avec la derniere perſection. Elle étoit ſoûtenuë par une femme, dont la mine étoit douce & relevée. Cet objet étoit ſi plein de majeſté, qu’on n’en pouvoit preſque ſoûtenir l’éclat.

L’Amour en parut tout étonné ; il fut ſaiſi d’un ſi grand reſpect accompagné de tant de crainte, que dans un inſtant il ſe retira dans ſa grotte avec toute ſa ſuite.

Pourquoy cette prompte retraite, luy dit Lantine ? Je ne vois rien de plus agréable que cette petite Dame, & celle qui la ſoûtient, dites-moy qui ce peut-être.

C’eſt la Fille du Ciel, réprit l’A-