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Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/83

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IX

LE TRAIN DU ROI



La trompette sonna le réveil au matin du lundi 13 mars. Il est temps de regarder le train se rassemblant, encadré par les régiments, qui formeront une longue colonne sur les routes de France, alors le plus souvent de pauvres chemins

de terre. On va passer sur les ponts flottants des rivières, aborder la montagne. Il y a dans ce train une partie de l’écurie du roi et de la reine-mère qu’il est possible de décrire, grâce aux comptes de sa maison que nous avons conservés. On pense à quelque harka marocaine.

La maison du roi est conduite par le grand écuyer de France, Claude Gouffier, marquis de Boissy, capitaine des cent gentilshommes de la maison, qui porte la casaque de velours rouge ; par le prévôt de l’hôtel ; par le capitaine des gardes, M. le sénéchal d’Agenais ; par le capitaine des Suisses. M. de Boissy a sous ses ordres le héraut d’armes, le trompette, le conducteur du chariot et du coffre, les maréchaux-ferrants, le capitaine des mulets du coffre, etc.

Les chevaux ont été fournis par la grande écurie où l’on faisait le dressage, et par la petite écurie. La bête d’amble du roi est Gonnor[1], et son petit cheval, le Nain. Les autres chevaux se nomment Fontaine, Moreau, Belleface, Larcher. Le grand cheval est le Comte, qui servira pour les joûtes. Charles IX a son coche, sa litière de parade traînée par des mulets, son chariot doublé de velours vert, à filets dorés, verni et peint, avec des coffres, dont l’un forme le siège du cocher. Le jeune roi chasseur emmène avec

  1. Les chevaux portent souvent le nom d’un donateur.