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seconde lettre

nastie ou dans l’un des premiers siècles qui l’ont suivie. Cette figurine, la plus belle de ce genre que j’aie encore vue, nous donne à la fois et le prénom et le nom propre (pl. V, no 18 a et b) ; ce dernier que précède le titre chéri d’Hercule, ou qui se combine avec cette même qualification, me semble pouvoir être lu Athôout, ou bien Arthôout en prenant l’épervier dans le sens le plus ordinaire, c’est à-dire, comme représentant par abréviation les syllabes AR ou OR, nom égyptien du dieu Horus. La prononciation du dernier caractère, le signe de la panégyrie, ne présente aucune difficulté.

Ce second autel égyptien du musée de Turin, n’est pas moins important que le premier, pour l’avancement des études archéologiques : il a été dédié par ce même Pharaon, comme le démontrent quatre petits bas-reliefs sculptés sur sa circonférence, représentant un personnage offrant l’encens et dont la coiffure est ornée de l’Uræus ou serpent royal, l’insigne habituel des souverains de l’Égypte. Au-dessus de la tête du Roi est inscrite la légende suivante le Dieu bienfaisant seigneur du monde, le chéri d’Hercule Arthôout semblable au soleil. Devant ce prince et marchant dans la même direction que lui, est un second personnage de moindre taille, versant un liquide qui s’échappe d’un vase et qui tombe sur un autel. Le rang et l’action de cet individu se trouvent parfaitement dénotés par la lé-