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seconde lettre

transcription, aussi exacte du moins qu’elle pouvait l’être en usant de l’alphabet grec, de l’égyptien ϣϣⲛⲕ schéschonk, nom de ce même Pharaon en hiéroglyphes phonétiques. J’ai établi en même temps que ce nom royal, précédé de son prénom, existe sur une des colonnades de la première cour du vaste palais de Karnac à Thèbes, dont M. Huyot a dessiné les légendes hiéroglyphiques. Je retrouve le nom-propre de Sésonchis, schéschonk, le Sésac, Schéschak ou Schischak de l’Écriture Sainte, conquérant de Jérusalem et spoliateur du Temple comme de la maison de David, inscrit sur le devant du trône d’une superbe statue léontocéphale du Musée de Turin. La déesse gardienne est représentée assise et décorée de ses insignes ordinaires. Ce colosse est de granit noir à taches blanches, et n’a pas moins de 7 pieds de hauteur. Il porte la légende royale suivante (pl. V no 27) :

» Le Dieu bienfaisant Seigneur du Monde, soleil du monde supérieur approuvé par phré, le fils du Soleil qui l’aime schéschonk. »

Une statue léontocéphale du Musée de Paris, offre la légende du même Roi. Je la retrouve aussi sur un scarabée du Musée de Turin, avec cette différence toutefois que le nom propre est abrégé, l’espace n’ayant permis d’inscrire que les deux premiers signes ϣϣ (Schésch) : une pareille abréviation de ce nom existe sur une statue du Musée