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chronologique.

durée des générations, et la supputation des temps de la XVIIe et de la XVIe dynasties, portant également l’époque de ce règne au-delà de l’an 2272 qui est le premier de la XVIe dynastie, et l’existence de cette dynastie ne peut être douteuse. Elle est formellement reconnue par toute l’antiquité et par les savants historiens de l’Église, notamment par Eusèbe, évêque de Césarée, qui répète plusieurs fois dans sa Chronique traduite par Saint-Jérome, quo tempore (du temps de Ninus, roi d’Assyrie) jam sextadecima dynastia Thebæi Ægyptiis imperabant, et qui prend pour époque radicale de sa chronologie, l’année de la naissance d’Abraham, qu’il affirme répondre exactement à la première année du règne de la XVIe dynastie[1].

Mais afin de prévenir toute exagération dans ces résultats, afin encore de tenir compte de la différence de quelques années que peut produire le calcul par les générations donné par Diodore, si

  1. Eusebii Chronicon, edente Scaligero, Amstelod. 1658, proœmium Eusebii page 56 et passim ; édit. de Milan, 1818, pag. 240 ; — de Venise, II, pag. 14. — Eusèbe a suivi la chronologie du texte des Septante avec tous les pères de l’église. Cette chronologie s’accorde pleinement avec le témoignage des monuments ; et quant au synchronisme de la 1ère année de la XVIe dynastie avec la naissance d’Abraham, il faut remarquer qu’Eusèbe le donne en n’attribuant que 103 ans de durée aux règnes de la XVIIe, au lieu de 260 selon Manéthon.