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monuments historiques.

qui contenaient la description de ce superbe tombeau existant jadis à Thèbes. Une construction aussi colossale n’a pu disparaître par le long travail du temps. La violence seule en opéra la destruction entière ; et c’est encore aux ravages des Hyk-Schôs que nous devons l’attribuer, puisqu’en recueillant diverses assertions de Diodore lui-même, l’époque où il place l’existence d’Osymandyas est réellement antérieure à l’invasion de ces barbares, et s’accorde très-bien avec celle que le rapprochement positif des monuments de Thèbes assigne à notre Pharaon Mandouei Ier.

En effet, les deux premiers rois nommés par Diodore de Sicile, immédiatement après Osymandyas, sont Ouchoréus et Mœris. Le premier, dit-il, fut le VIIIe descendant d’Osymandyas, τῶν δὲ τούτου τοῦ βασιλέως ἀπογόνων ὄγδοος[1] ; il prit le surnom

    ment visité ; il n’aurait pas écrit d’après les autres, mais d’après lui-même. Il nous fait soigneusement remarquer ailleurs, 1o que selon les anagraphes interprétés par les prêtres, le nombre des tombeaux royaux était de 47 ; 2o que du temps de Ptolémée Soter il n’en existait plus que 17 ; 3o que la plupart de ceux-ci avaient été détruits (ou violés) à l’époque où il se rendit lui-même en Égypte. Si le tombeau d’Osymandyas avait existé alors, Diodore, qui donne des indications si précises sur le nombre et l’état des monumens de ce genre, n’aurait pas manqué de nous en avertir, et il ne se serait pas contenté de le décrire sur les dires seuls des prêtres et des écrivains grecs qui avaient visité l’Égypte avant lui.

  1. Diodore de Sicile : livre Ier ch. 50. pag. 59.