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seconde lettre

Si l’on étudie avec quelque attention les divers extraits de Manéthon cités par Georges le Syncelle, il devient évident que, pendant la durée du règne des derniers rois Pasteurs ou des Hyk-Schôs, lesquels forment la XVIIe dynastie, il y avait aussi dans quelque partie reculée de l’Égypte, des rois de race égyptienne formant une véritable XIIIe dynastie légitime. L’extrait de Jules l’Africain est positif à cet égard, puisque cet auteur, qui compte plusieurs dynasties de pasteurs, comprend dans la XVIIe et des rois pasteurs (Ποιμένες ἄλλοι Βασιλεῖς), et des rois thébains-diospolites (καὶ Θηβαῖοι Διοσπολῖται)[1]. De son côté le Syncelle, qui d’ailleurs est fort loin d’être une autorité compétente lorsqu’il s’agit de critique et de bonne érudition, mais qui a pu dans cette occasion parler d’après quelque fidèle extrait de Manéthon, le Syncelle, dis-je, affirme aussi[2] qu’après Concharis, roi détrôné par les Pasteurs, quatre princes, qu’il qualifie de Tanites, titre que la vieille chronique donne aussi aux rois Diospolitains de Manéthon, régnèrent en Égypte du temps de la XVIIe dynastie : Οἳ καὶ ἐβασίλευσαν Αἰγύπτου ἐπὶ τῆς ΙΖ δυναστείας.

À défaut même de ces témoignages, l’existence de rois de race égyptienne sur quelque point de

  1. L’Africain, apud Syncell. Chronograph. pag. 61. Édit. Reg.
  2. Ibidem, Chronograph. pag. 103.