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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/116

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ESCLAVE AMOUREUSE

et implorer les parents courroucés. Ce n’est point battre que de laisser tomber le martinet sur le derrière nu de la fillette ou du garçon, c’est corriger.

Il n’en reste pas de trace, à peine une démangeaison, une brûlure dont on se souvient assez pour devenir plus sage et craindre la main justicière. Marthe n’a de regret que d’avoir laissé contempler cette partie d’elle-même que la robe recouvre. Il est vrai que la fessade ne serait rien sans cela. Les petites filles le savent.

Elles frémissent toutes à la pensée qu’on les déculotte si facilement, si prestement, dans le but d’offrir en spectacle ces deux joues blanches cachées dans la chemise. Ah ! qui donc inventa cette punition exécrable, odieuse, terrible, si humiliante ! Qui donc donna aux parents permission de châtier des êtres plus faibles qu’eux ?

Ces jeunes cerveaux travaillent. Une sourde révolte gronde dans le cœur des petites filles. Elles voudraient défendre leur personne contre les violences des grands, elles commencent juste de s’apercevoir qu’elles sont destinées, comme furent leurs mères, à souffrir perpétuellement dans leur pudeur, dans leurs désirs, dans leur chair… et cela sans exception, qu’elles soient belles ou laides, faibles ou puissantes, malheureuses ou fortunées.

Maintenant que les corrections ont été subies, les