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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/147

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ESCLAVE AMOUREUSE

aujourd’hui. Le passé était charmant, innocent, mais monotone.

Actuellement, elle vit dans un perpétuel vertige qui lui fait oublier les regrets dont son cœur est rempli.

Si elle ne possède plus cette paix délicieuse dont les yeux gardent l’attrait, un feu la brûle, une folie l’envahit, sa passion la transfigure et elle semble, aux psychologiques instants, vivre dans cette extase, commune aux martyrs de tous les amours.

Le torrent majestueux et grondeur a remplacé la source calme qui bruissait entre des prés fleuris.

Ainsi la jeune fille se mue en femme.

Mais elle s’épanouit alors et son corps devient un butin précieux pour l’homme qui s’en est emparé.

Lucette et Max ne sont point ennemis.

Leurs querelles ne font qu’augmenter leurs désirs d’eux. Leur vice les fait s’aimer davantage peut-être.

Le vice fait beaucoup plus d’heureux que la vertu, disait le marquis de Sade ; je sers donc bien mieux le bonheur en général en protégeant le vice qu’en récompensant la vertu.

Lucette se dit : « Mon mari a tous les droits sur moi. J’ai le devoir de lui obéir et de lui plaire et lui-même doit me contenter. Pour ne pas qu’il me quitte, j’endurerai tous les tourments et ces tour-