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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/150

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ESCLAVE AMOUREUSE

voluptés dont elle connaissait les secrets.

Cependant, M. Bodewski ne lui avait tenu, durant la conversation rapide qu’ils venaient d’avoir ensemble, que des propos sans importance. Elle avait deviné les secrètes intentions du Russe dont elle redoutait d’avance la persécution.

Il la savait mariée mais il ne savait pas l’étrange et douloureux amour qui avait provoqué ce mariage. Le sachant, il eût fait plus librement des propositions dont elle n’aurait pu ni discuter la bizarrerie, ni montrer pour elles de la répugnance ou de la crainte, puisque de son propre gré, elle demandait la fessade et la flagellation.

Mais les tyrans se choisissent et la passion doit jouer un rôle même dans les pires excès du libertinage et des savantes cruautés. Elle pouvait aimer Max et détester M. Bodewski.

Aucune sympathie ne l’attirait vers lui et malgré les repentantes phrases que tout à l’heure il prononçait, elle n’oubliait pas l’humiliation subie chez elle par mesquine vengeance.

De s’être trouvé seul, en face de la jolie Lucette, avait réveillé en lui le désir, non pas de séduire, mais d’exercer sur une chair inviolée sa folie de férocité.

Il lui avait été facile de vaincre sa pudeur, sa faiblesse, sa peur. Des regrets, il n’en avait point.