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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/154

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ESCLAVE AMOUREUSE

Lucette souffre de ce brusque changement dans le caractère de son mari. Elle n’essaie plus d’en connaître la cause.

Chercher n’est pas toujours découvrir. Son amour pour lui ne s’est pas, au sens juste du mot, attiédi, mais il a perdu de sa puissance. Ah ! la psychologie a fort à faire dans le cas de ces deux êtres.

Max n’a plus ce respect qu’il avait pour elle, même pendant leurs jeux amoureux et cruels, il a l’air de la mépriser, de se rire de ses supplications tout en y faisant droit, et ce qu’elle éprouve dès lors n’a plus le même goût acide, la même volupté qu’avant.

Il y a à peine quelques mois qu’elle est mariée et l’on croirait que l’un des deux se repent d’avoir engagé sa vie pour un temps dont ils ignorent la limite.

— Mon Max, qu’as-tu donc ? ne suis-je plus pour toi la même qu’autrefois ?

« Je t’obéis, je suis la servante de tes désirs et tu sais que je ne puis pas te quitter, me séparer de toi, puisque je me suis donnée. Alors, pourquoi ternis-tu, par je ne sais quel effet, le bonheur que nous possédions.

« Je t’aime mon Max, je suis à tes pieds, humble, obéissante, je te le répète, fais de moi ce que tu voudras.

« Impose ta force, punis-moi si tu as à me reprocher quelque chose mais ne change pas ta femme