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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/155

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ESCLAVE AMOUREUSE

pour une autre. »

Devant ce flot de paroles, Max restait insensible et muet. Il haussait les épaules.

— Tu es folle et ne sais pas ce que tu dis.

— Oh ! tu sais bien que je ne suis pas folle. Tes yeux deviennent méchants dès que tu me vois agressive. Tu as un secret que tu ne veux pas me dire.

— Des secrets, peuh ! je ne m’en encombre pas l’esprit d’enfantines cachotteries.

Ainsi les jours passaient, n’apportant plus de joie chez eux. Lorsqu’elle se fâchait, il n’y prêtait attention.

Au plus fort de sa douleur, alors qu’elle réclamait un peu d’amour et ses violences adorables, il répondait. « Laisse-moi donc, j’ai la main lasse. »

Oh ! ces silences, ce dédain, lui étaient d’atroces amertumes.

Les amis passionnés qu’ils furent devenaient étrangers l’un à l’autre

Lucette n’avait-elle plus pour lui le même attrait ? Sans doute.

Ah ! briser ce cœur, l’ouvrir, voir ce qu’il contenait, saisir les pensées qui s’agitaient dans ce cerveau… mais cela ne se peut…

Elle se résignait, et pour s’étourdir, elle allait au hasard de ses pas, à l’aventure, par les rues, dans les