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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/168

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ESCLAVE AMOUREUSE

du plaisir.

Bodewski se montrait épris de Lucette et savourait d’avance les joies que cette liaison lui promettait.

— Je vous avais dit qu’un jour peut-être vous ne me repousseriez pas. Ce jour est arrivé.

Ah ! pauvres femmes, vous nous bravez, nous méprisez, vous riez de nos prédictions et c’est souvent, très souvent même, que vous cherchez à revoir celui ou ceux que vous détestiez tant.

Ces réflexions ironiques, décelant chez le Russe une suffisance dont elle n’ignorait pas l’ampleur, blessèrent vivement Lucette.

— Que vous êtes méchant !

— Mais non, je ne suis pas méchant. Je ne cache pas ma pensée, voilà tout. Vous devriez aimer la franchise, vous êtes franche vous.

Assis près d’elle, il lui murmura : » Je vous tiens… vous ne vous en irez pas si vite… et vous ne me montrerez plus la porte… »

— Je suis vôtre…

— Je m’appelle Pierre…

— Je suis vôtre, Pierre Bodewski.

— On dirait que vous avez une âme russe…

Il lui parla de son pays, de ses tsars, de ses villes, des rites de l’Empire, des paysans que par plaisir on bat, des femmes de là-bas, des châtiments corporels qu’on fait subir aux coupables, aux indisci-