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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/175

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ESCLAVE AMOUREUSE

souple frappe les places déjà marquées par le poids des mains.

C’est une double souffrance pour Lucette car la deuxième ravive la première.

À genoux près d’elle il la flagelle à son aise, arrêtant les sursauts, les tressaillements qu’elle ne peut maîtriser.

— Vous êtes mon cheval fougueux que je veux conduire à mon gré.

« De même que lui vous reconnaissez la cravache et l’aiguillon dont les cinglements et les piqûres font la docilité.

« Oubliez, Lucette, le passé et celui dont vous subissez l’emprise et consentez à ne plus, pour moi, avoir de répugnance et de mépris.

« Vous souffrez ? »

— Oh ! je souffre, oui.

— J’ai la poigne solide, je le sais.

« Ne vous repentez pas de m’avoir livré ces trésors que pour un autre vous gardiez si jalousement. »

— Je ne peux pas vous aimer, Pierre, mais je ne vous déteste plus. Vous êtes mon nouveau maître.

— Je ne vous abandonnerai pas, Lucette.

Elle ne bougeait pas. Le plus petit mouvement lui arrachait des cris.

Sur ce tapis, lit frustre et dur, sa nudité se reposait. Ses cheveux entouraient ses épaules en un