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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/178

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ESCLAVE AMOUREUSE

Elle ne se plaignait pas.

Dans le vertige et la folie de cette seconde liaison, elle n’oubliait cependant pas Max. Peut-on oublier si vite un amour si tenace ?

Mais de sourdes vengeances naissaient dans son esprit.

— C’est lui qui m’a perdue… ah ! que ne verse-t-il des larmes de sang ! Que ne souffre-t-il atrocement par cette inconnue qu’il a préférée à moi !

Il n’était pas ici pour entendre ces imprécations, ces malédictions, ces menaces.

Elle voulait extirper de son cœur ces puérils sentiments amoureux, qui sont parfois la cause de tous nos malheurs. Elle ne vivrait que pour le vice, mais c’était fini pour l’amour. Le vice serait son éternel plaisir. Les femmes vicieuses ne rougissent de rien. La contrainte gêne les plaisirs et elles les aiment trop pour s’y assujettir.

Les hommes ne sont pas tant en droit de blâmer les femmes ; c’est par eux qu’elles perdent l’innocence ; pour quelques femmes destinées au vice dès leur naissance, les autres vivraient dans l’habitude de leurs devoirs, si on ne prenait pas soin de les en détourner.

Lucette ne se lamente point pour la perte d’une vertu qu’il n’est pas logique de conserver, elle regrette seulement que celui à qui si spontanément