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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/179

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ESCLAVE AMOUREUSE

elle s’était offerte, après lui avoir donné tant de bonheur, ait récompensé sa fidélité de si ignominieuse façon.

Elle s’est bien juré, si elle le rencontrait, de lui dire : « Voilà ce que tu as fait de moi, une prostituée. »

De lui, elle n’avait pas entendu parler.

Il ignorait d’ailleurs ce qu’elle était devenue, où elle se cachait.

Bodewski lui avait dit : « Ne me parle jamais de cet homme ». «

Inutile recommandation.

Lucette ne laissait deviner aucun de ses chagrins.

Le souvenir de leur aventure berçait sa mémoire attendrie. Elle se rappelait ses caresses, son amour et ses caprices.

Elle se rappelait l’autrefois, la campagne, la première fessée, dans le bois, la scène du balcon, son départ, leurs adieux, puis la première visite qu’il fit avenue de Wagram, le bal, oh ! le bal ! et leur existence d’amants, et leur existence d’époux.

Tout cela lui revenait précis à l’esprit.

C’était avec délices qu’elle songeait à ces choses. Brusquement ce beau passé s’était enfui, faisant place à des jours amers. Bodewski ne pouvait décidément faire oublier Max. Il n’essayait d’ailleurs pas de se créer un rôle de don Juan ou de marquis