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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/180

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ESCLAVE AMOUREUSE

de Sade.

Pourvu que Lucette fût à ses ordres et ne dérogeât point à ses promesses, cela lui suffisait. Et ainsi passaient les jours.

De réfléchir parfois sur sa vie tourmentée faisait frémir Lucette. Cette vie lui pesait… Elle en désirait la fin…

Mais les orages sont dans le ciel, dissimulés par les nuages.

C’est tout à coup qu’ils éclatent, brisant, incendiant, fracassant par leur foudre.

À ces instants ensoleillés qui peu à peu s’embrument, on prévoit les éclairs prochains. De même, on pressent qu’un malheur va venir, qu’un accident va se produire. On est angoissé, ne sachant pourquoi, on attend, dans l’incertitude, l’événement fatal.

Pourquoi Lucette est-elle, ce soir, sortie ?

Pour s’étourdir un peu, elle s’aventure dans Paris, ne prêtant point d’attention au chemin qu’elle suit. Pourquoi soudain s’est-elle retournée ? Pourquoi ?

On la suit… oh ! la voilà qui pâlit…

Max ! Max… Max est derrière elle…

Ils se sont vus.

Et, en dépit de ses résolutions, elle va de côté et d’autre, se perd dans les rues pour le fuir.

Puis elle court, elle court, à petits pas, le cœur battant, la tête en feu.