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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/190

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ESCLAVE AMOUREUSE

— Flagellée par mes mains, tu es belle, Lucette, tu es belle, Lucette, tu es plus belle à mes yeux que toutes les amoureuses naïves qui ne vient que douceurs.

« Je t’estime davantage à cause des souffrances que par amour tu acceptes ou demandes et si je pouvais et si je n’avais pu exercer sur ton corps admirable ma colère amoureuse, je n’aurais eu pour toi que du mépris, non je ne t’aurais pas aimée.

« Tu me questionneras.

« M’aimes-tu ? »

« Je ne te répondrai point,

« Tu ne te détacheras pas de moi, je le sais, car c’est de moi seul que tu attends des châtiments, et moi, Lucette, je ne me détacherai pas de toi, car je ne pourrais retrouver de plus parfaite esclave. »

Ils parlèrent longtemps d’eux-mêmes, évoquant tour à tour les souvenirs les plus lointains qu’ils avaient ensemble vécus, se racontant leur existence différente, les jours passés côte à côte ; ils refaisaient le voyage de leur amour superbe et pervers, comme s’ils allaient à travers la campagne en ramassant des fleurs, symboles de leurs joies, de leurs peurs et de leurs désirs d’autrefois.

 

Ainsi Max et Lucette n’avaient plus de querelle.