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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/24

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ESCLAVE AMOUREUSE

Inexpérimentée, elle ne pouvait prévoir jusqu’à quel point un homme peut être téméraire et sa souffrance se composait plutôt de vexation que de regrets.

On ne regrette pas le mal qu’on vous a fait.

On le redoute et il vous humilie.

Il humilie parce que l’on a conscience de sa faiblesse et qu’on se sent domptée, vraiment, obéissante à celui qui fut brutal pour son plaisir et cette brutalité qui rend les femmes serviles les rend quelquefois, souvent sinon toujours, amoureuses et même passionnées.

Elle sanglotait, oui, et elle était honteuse aussi.

Elle avait beau chasser le souvenir récent de la scène qu’elle venait de vivre, il revenait ce souvenir, comme un démon moqueur, comme un faune ironique, dont les pipeaux modulent une chanson de volupté.

Si ses parents savaient !

Mais ses parents ne sauraient pas.

Ce n’est point elle qui avouerait une faute qu’elle n’avait point commise, mais dont elle était la complice, par force.

Puis, peu à peu, ses pensées s’avivèrent.

Elle songeait à Max, au Max volontaire et railleur, méchant et câlin à la fois, audacieux, violent… barbare.