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ESCLAVE AMOUREUSE

Elle n’avait pas de haine.

Elle avait de la peur.

Seule sa pudeur était révoltée.

Autrefois, en pension ; la maîtresse lui relevait les jupes et la fouettait, en public, devant les élèves, mais elle était plus jeune, elle n’était qu’une enfant.

Elle est maintenant jeune fille, à l’âge où les désirs tourmentent la chair et l’esprit.

Elle sait que l’amour a d’autres armes, elle se doute du moins.

Mais de telles humiliations, elle ne les redoutait point.

Lentement elle se dévêt.

Elle quitta blouse et corset, et laissa glisser à ses pieds ses jupons froissés, sa chemise…

Elle est nue, toute nue, jusqu’aux genoux…

Et devant sa glace, elle s’admire.

Elle contemple ce corps charmant qui tressaille… sa poitrine aux seins petits et fermes, ses bras harmonieux, ses jambes fines… ses cuisses encore meurtries de la flagellation, cette croupe frémissante…

Oui, elle est belle, et elle excuse les fous qui le lui disent.

Mais la vraie folie n’est-elle point d’embrasser au lieu de battre, n’est-elle point de tenir dans une étreinte la chair de la femme et de la couvrir de baisers.