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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/37

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ESCLAVE AMOUREUSE

Cette lettre lui brûlait la poitrine.

Que pouvait-il lui dire… des choses insensées, des menaces ou un pardon.

Et lorsqu’elle fut dans sa chambre, à l’abri de toute indiscrétion et de tout espionnage, elle retira de sa cachette l’enveloppe qu’elle déchira.

Et elle lut :

« Amie Lucette,

« Si je savais que vous me détestiez, je ne vous écrirai pas cette lettre pour vous dire et vous répéter que je vous aime. Ce ne sont pas ceux qui sont câlins et tendres et qui vous parlent doucement qui aiment le plus, ce sont, Lucette, ceux qui, au risque de se faire mépriser, usent de violence envers l’être aimé. Oh ! Lucette, vous êtes si jolie, si captivante et attirante, que je ne puis assez vous exprimer ce que je voudrais que vous fussiez pour moi.

« Je voudrais vous considérer comme mon bien, comme l’esclave d’un amour qui ne finirait pas, esclave qu’on ne dédaigne ni ne repousse. Vous sentir à moi aujourd’hui, demain et toujours, serait mon plus grand rêve. Que vous importe une pudeur dont les caresses et les coups ont raison. Si vous souffrez quand je vous bats, cette souffrance est du plaisir et vous le comprendrez plus tard.