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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/38

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ESCLAVE AMOUREUSE

« Vous êtes révoltée pour l’instant, car j’ai meurtri votre chair et je l’ai vue, et je suis le premier et je ne puis oublier le spectacle de ces formes blanches, rondes et fraîches.

« Je vous vois rougir en lisant ces lignes, et je sais que vous ne cessez de penser à nos combats… où j’étais vainqueur, mais votre bouche sur la mienne, a dit votre consentement, votre passive obéissance.

« Si je vous frappe, c’est que je vous aime, et je vous aime de vous frapper.

« Oh ! laissez-moi vous frapper, amie. Il viendra un moment où vous-même me demanderez le châtiment.

« Il ne faut pas que la vie nous sépare… il faut, Lucette, que vous fassiez abandon de vous-même, quoi qu’il vous en coûte.

« Amie, n’ayez point peur de moi, je ne vous veux pas de mal, car de vous battre n’est point qu’un martyre, c’est une joie aussi, et laissez-moi, aux instants où nous nous comprendrons mieux, vous le procurer.

« Adieu, amie, j’embrasse votre cher visage et je flagelle votre corps, en pensée… votre corps qui est, devant mes yeux, toujours présent.

« Max. »