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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/86

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ESCLAVE AMOUREUSE

Elle est sous le joug. Son bonheur est tangible. Elle le possède. Elle ne veut pas le perdre.

Que lui importe ce qui n’est pas Max, et son amour, et leur amour ; tout se brise devant sa volonté de rester sa servante, son amie obéissante, docile, assujettie à ses moindres caprices, à ses ordres, aussi extravagants qu’ils soient.

Elle aime. Or, l’amour crée le malheur et produit la mort comme il crée la félicité et embellit la vie.

D’aucuns diront qu’ils ne comprennent point le sacrifice d’une existence pour des tortures continuelles, d’où le plaisir de l’amour est exclu, mais les joies les plus exactes sont celles qu’on recherche et qu’on goûte.

Telle femme désirera de pures caresses et des paroles douces et qui s’indignera si son mari où son amant les lui refuse ; telle autre, au contraire, ne se plaira que dans les jeux féroces et étranges dont la flagellation est un exemple.

Le sentiment peut subsister quand même malgré qu’il soit bousculé par la matérialité d’un châtiment voulu ou non. La faiblesse et la force unies provoquent l’amour naturel.

L’esclave ne déteste pas toujours son maître.

C’est plutôt le maître qui n’aime pas l’esclave ou qui, pour elle ou pour lui, a de l’indifférence.

Quand on a de la haine, du mépris, du dégoût pour