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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/88

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ESCLAVE AMOUREUSE

pensées, et elle oublie, aux instants où, dévêtue, elle se livre à la flagellation, l’indécence et l’immoralité dans laquelle elle semble se complaire.

Elle ne ressent que le plaisir d’être battue sans réfléchir à la honte de cette servitude.

Elle dit : « Je t’aime », alors qu’elle reçoit le fouet.

Elle répète ces mots sublimes qu’on exprime qu’à certains moment d’aberration mentale. L’amour seul explique cela. L’élément physique de la douleur tend à disparaître, tandis que l’élément psychique est exalté dans le sens du plaisir.

— Ô amour ! ô amour infini ! s’écriait Élisabeth de Genton.

— Mon amour, mon ami, mon amant ! criait Lucette dans ses sanglots.

Max partageait sa folie de l’instant et ne s’arrêtait de fouetter que pour recommencer plus fort et plus vite.

Si vive était cette douleur, qu’elle lui arrachait de faibles soupirs.

Cet indicible martyre lui faisait goûter en même temps les plus suaves délices.

Aussi elle ne pouvait en désirer la fin ni trouver de bonheur hors de cet amour.

Ainsi que les maris qui vivent sous la domination de leur femme, ainsi que les amants qui vivent