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Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/209

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CHAPITRE X


M. de Tracy retourne en France. — Sentiments de Talon à son égard. — L’intendant met Colbert en garde contre les informations de M. de Tracy au sujet de l’Église. — Il se plaint de la trop grande autorité de celle-ci. — Lettre du 26 août 1667. — Elle a son corollaire dans un mémoire de 1669. — Talon émet des opinions et fait des propositions regrettables. — Lettre de Colbert. — Réponses de Talon. — La situation et les affaires de la colonie. — Les officiers du régiment de Carignan. — La francisation des sauvages. — Les séminaires sauvages des Jésuites et des Ursulines. — Le recensement de 1667. — L’affaire La Frédière


L’œuvre pour laquelle Louis XIV avait envoyé M. de Tracy au Canada était accomplie. Puissamment secondé par MM. de Courcelle et Talon, le lieutenant-général avait assuré la paix à l’extérieur et rétabli l’ordre à l’intérieur de la Nouvelle-France. Le mauvais état de sa santé lui faisait désirer son rappel depuis l’année précédente. En 1667, le roi l’autorisa à retourner en France et lui envoya spécialement le Saint-Sébastien pour faire la traversée. Il quitta Québec le 28 août en compagnie du Père Bardy. Son départ fut un sujet de regret pour tout le Canada. La Mère de l’Incarnation écrivait à son fils : « Nous allons perdre M. de Tracy. Le roi qui le rappelle en France, a envoyé un grand vaisseau de guerre pour l’emmener avec honneur. Cette nouvelle église, et tout le pays, y fera une perte qui ne se peut dire, car il a fait ici des expéditions qu’on aurait jamais osé entreprendre ni espérer. Dieu a voulu donner