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tait l’habitude du travail, et que le vrai talent en sortait impatient de se porter à l’étude des vérités qu’on lui avait soigneusement cachées : sa marche en devenait d’autant plus hardie, que l’état de contrainte dans lequel on l’avait retenu, avait irrité sa curiosité : dès-lors, rien ne pouvait arrêter son élan ; il redoublait par les persécutions. Telle fut la conduite de Rousseau, de Diderot, de Voltaire, de d’Alembert, de Condorcet ; telle fut la marche de tous les hommes de génie qui se sont réunis en Assemblée nationale en 89.

On peut donc poser comme base fondamentale, que dans les temps qui ont précédé la révolution, la nature de l’instruction publique exigeait quelques réformes ; mais on ne peut pas nier que la méthode d’enseignement ne fût admirable.

Les vices de l’ancienne instruction n’ont pas tardé à être sentis, et on a cherché à les corriger. Ne pouvant plus conserver de corporations, incompatibles, par leurs principes, avec la forme et l’esprit du Gouvernement, il a fallu les supprimer ; de façon que l’instruction, en changeant d’objet, a dû changer de mains.

Des hommes instruits ont été réunis pour