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Page:Chaptal - Rapport et projet de loi sur l’Instruction Publique.djvu/18

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donner une éducation publique : les plus grands talens se sont consacrés aux pénibles fonctions du professorat. Jamais plus de lumières, on peut le dire, n’ont été appliquées à l’enseignement. Cependant, l’éducation publique est presque nulle par-tout ; la génération qui vient de toucher à sa vingtième année, est irrévocablement sacrifiée à l’ignorance ; et nos tribunaux, nos magistratures, ne nous offrent que des élèves de nos anciennes universités.

Le systême d’instruction publique qui existe aujourd’hui, est donc essentiellement mauvais, mais beaucoup moins par la nature de l’instruction elle-même, que par l’organisation vicieuse qu’on a donnée à l’enseignement. En effet,

1°. Les écoles primaires n’existent presque nulle part, de manière que la masse de la nation croît sans aucune instruction ; et, par conséquent, les écoles centrales, qui supposent des connaissances premières, ne peuvent servir qu’à un très-petit nombre d’individus.

2°. Le passage des écoles primaires aux écoles centrales n’est pas rempli par des études intermédiaires, de manière que le jeune homme qui sait lire et écrire, ne peut