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Page:Charles - Précoce, 1936.djvu/71

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heureuse et les suivit docilement, cachant avec sa sournoiserie habituelle le plaisir que lui causait cette escapade. Ils s’arrêtèrent au Pavillon chinois, le jeune homme s’assit entre les femmes. Encouragé par la présence d’une étrangère, d’une femme, il se montra brillant, eut des saillies vives, quelquefois un peu osées, qui ancrèrent dans l’esprit de Marceline l’idée qu’il possédait l’art précieux de l’amour. Elle l’examina à la dérobée, osant s’arrêter sur un point qui l’intéressait particulièrement ; elle osa même, feignant une maladresse, le palper, s’excusant aussitôt avec une feinte confusion.

Aussitôt, elle le désira instinctivement, mais alors ne sut plus se défendre aussi habilement de l’attirance qu’il éveillait en elle. Son regard s’attachait à lui, languide et trouble, avec, au fond des prunelles, une flamme nouvelle. Elle était absente,