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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/100

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beauté ; je suis le Prince des pierres ; au revoir, mon cousin. »

Et le Sire d’Halewyn s’amassant ne vit plus le petit bonhommet ne la vierge nue ; et, considérant bien angoisseusement la faucille d’or et cherchant en son esprit la signifiance de l’homme couché et de la vierge nue, et s’enquérant aussi à quelle fin lui serviraient la faucille et mélodieuse chanson, il vit soudain sus la lame belle inscription en lettres de feu.

Mais il ne put lire les lettres, car il était ignorant ès toutes sciences ; et, plourant de furieuse rage, se roula emmi les buissons, s’écriant : « À l’aide, Prince des pierres ! ne me laisse point ici mourir de désespérance. »

Lors le petit bonhommet revint, sauta sus son épaule et, lui baillant sus le nez force nazardes, lut la suivante inscription sus un côté de la lame de la faucille :

« Chanson appelle,
Faucille tranche,
En cœur de vierge trouveras :
Force, beauté, honneur, richesse,
Es mains de vierge mort. »

Et sus l’autre côté de la lame le petit bonhommet lut encore :

« Quel que tu sois qui ces lettres verras
Et la chanson chanteras,