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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/112

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pierre. Et sur sa targe laquelle il fit ouvrer plus grande afin que son orgueilleuse devise y parut davantage. Et sus ses armes vêtements et partout où il le pouvait mettre.

XII.

Or il advint qu’en ce temps là, monseigneur de Flandres fit clamer un tournoi.

Et avait mandé à tous ses seigneurs et barons de venir à Gand tournoyer.

Le Sire d’Halewyn y vint et fit planter sa targe.

Mais les seigneurs et barons considérant l’orgueilleuse devise et ampleur de la targe s’en tinrent grandement offensés.

Et chacun d’eux tournoya contre lui, et fut battu.

Là était présent fier chevalier d’Angleterre, lequel s’avança au milieu du champ, où se tenait droit et orgueilleux le Sire d’Halewyn :

— « Or ça, » dit-il, « messire de l’Invincible, il me déplait te voir là si aigrement campé et nous bouquant très tous. Veux-tu contre moi tournoyer. »

— « Oui, » dit le Sire.