d’or en ses coffres qu’il est sus cettuy arbre d’étincelles crépilantes. »
— « Ha, » s’exclama le forgeron ravi en extase, « je n’aurai oncques toutes ces belles choses, trop brillantes pour moi chétif. »
— « Smetse, » dit la voix, « tout se peut à mon maître. »
— « Ha, » dit le forgeron, « vous venez du diable, seigneur ? »
— « Oui, » répondit la voix, « et je te viens, de par lui, proposer un marché : Sept ans durant, tu seras riche, tu auras la forge la plus belle de Gand ; tu gagneras de l’or assez pour en paver le quai aux Oignons ; tu tiendras en ta cave assez de bières et vins pour en humecter tous les gosiers secs de Flandres ; tu mangeras les plus fines viandes, les plus friandes volailles ; tu auras jambons à tas, saucissons à foison, andouilles en quantité ; un chacun te louera, admirera, chantera ; Slimbroek, voyant ce, de rage en fera sa crevaille ; et, pour tous ces grands biens, tu nous devras seulement bailler ton âme à la fin des sept ans. »
— « Mon âme, » dit Smetse, « c’est l’unique bien que j’aie, ne me pourriez-vous, seigneur diable, faire riche à moindre prix ? »