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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/206

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te l’affie. Ainsi suis-je à l’avance payé de gros ouvrages lesquels on m’a daigné commander. »

— « Ne mens-tu point ? » dit-elle, se calmant un petit.

— « Non, » dit-il.

— « Tout ceci est à nous ? »

— « Oui, » dit-il, « foi de Gantois. »

— « Ha ! mon homme, pour lors nous sommes hors de peine. »

— « Oui, femme, » dit-il.

— « C’est miracle de Dieu. »

— « Las ! » fit-il.

— « Mais ces gens viennent céans de nuit, contre la coutume, dis m’en la cause. »

— « Celui, » répondit Smetse, « qui sait de tout la cause est bien malicieux, mais ce n’est moi toutefois. »

— « Mais, » dit-elle, « ils ne parlent point, mon homme ? »

— « Ils n’aiment, » dit Smetse, « point à parler assurément. Peut-être aussi que le maître les choisit muets, afin qu’ils ne perdent point temps à jaser avec les commères »

— « Oui bien, » dit-elle, cependant que passait le trente et unième valet du marchand, « mais c’est bien