Aller au contenu

Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LÉGENDES FLAMANDES.
Séparateur


LES FRÈRES DE LA BONNE TROGNE.


I.

Cependant qu’en Brabant gouvernait le bon duc, étaient à Uccle, en l’hôtellerie de la Trompe, les Frères de la Bonne Trogne, ainsi bien nommés ; car chacun avait face joyeuse, ornée, en signe de grasse vie, de deux mentons pour le moins : c’était les jeunes ; mais les vieux en avaient davantage.

Ainsi fut leur confrérie constituée :

Pieter Gans, lequel était hôtelier en ladite Trompe, soi défublant une nuit pour soi étendre en lit, ouït en son clos voix lamentable ullant : « La langue me pèle, mouille, mouille ! je meurs de male soif. »