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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/235

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plaît, l’attendre en bas, car le serein est, ce l’on dit, funeste sus la hauteur, à cause des coups. »

— « Baes, » dirent aucuns manouvriers, « n’est-ce point Messire Jacob Hessels, le conseiller de sang, qui est là juché sus ton prunier ? »

— « Oui, garçons, » répondit Smetse, « c’est ce digne homme. Il cherche les hauteurs maintenant comme il fit toute sa vie, aussi la finit-il en l’air, tirant la langue aux passants. Car ce qui est de la potence retourne à la potence, et il faut rendre à la corde ce qui est à la corde. C’est écrit. »

— « Baes, » dirent-ils, « ne pouvons-nous t’aider à le faire descendre ? »

— « Oui, » dit-il. Et les manouvriers s’en furent en la forge.

Cependant le diable ne sonnait mot, essayant d’ôter son séant de la branche. Et il s’agitait, démenait, tordait de cent façons, et pour se soulever usait comme d’un levier de ses pieds, mains et tête ; mais vainement.

Et Smetse, le frappant très-bien, disait : « Messire conseiller, vous tenez, ce crois-je, à la selle ; je vous en veux ôter, ôter incontinent, car si je ne le fais, vous daubant à toute force, vous arracherez de terre l’arbre et les racines, et les gens vous verront ès tous lieux pour-