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Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/62

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XIII.

Cependant la commune envoya au Duc deux bons hommes, leur mandant d’avertir dûment le digne prince de ce qui était advenu. Ceux-ci le trouvèrent en chemin pour venir à Uccle, car il avait appris par ses espies le dessein de la Dent de fer, lequel ne s’en était point caché, et il marchait en grande hâte contre lui avec forte troupe de cavaliers.

Sitôt que les bons hommes le virent, ils se jetèrent à genoux devant lui, mais le bon seigneur ne le voulut point souffrir et les relevant les fit marcher à côté de lui.

Soudain tous ensemble vinrent à l’endroit auquel avaient été déconfits les brigands. Là, le duc voyant tous ces corps, s’arrêta ébaudi et charmé : « Qui donc, » dit-il, « a mis à mort ces maroufles ? »

— « Nos femmes, » dit un des bons hommes.

— « M’en veux-tu conter, bourgeois ? » dit le duc fronçant le sourcil.

— « Dieu nous en garde, Monseigneur, » ajouta l’autre ; « Je vous vais narrer le fait ; » ce qu’il fit.