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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/23

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DU JAPON.

droits. Les portes n’ont rien qui les distingue de celles qui sont au bas de chaque rue, et qu’on ferme régulièrement toutes les nuits. Il y en a pourtant quelques-unes des deux côtés desquelles on a élevé des pans de murailles qui ne s’étendent pas bien loin. Dans les grandes villes et dans toutes celles où le prince réside, ces portes sont plus ornées, mieux fortifiées, et l’on y monte exactement la garde. Le reste est tout ouvert : mais quelques-unes sont enceintes d’une large haie, ou, ce qui est plus rare, d’un fossé. Les villes impériales ne sont guère mieux fortifiées que les autres ; mais dans les passages étroits qui y conduisent, et qu’il est difficile d’éviter, on a construit de bonnes portes, où il y a toujours une nombreuse garde, et l’on examine avec soin tous ceux qui y entrent. Les villages sont tellement nombreux et si peuplés, que, sur les routes fréquentées, ils forment une suite de maisons presque sans aucune interruption. Celles des paysans sont simplement formées de quatre murailles basses couvertes d’un toit de chaume. Sur le derrière, le plancher est un peu plus élevé, c’est là qu’est le foyer : tout le reste est couvert de nattes assez propres. Derrière la porte de la rue, qui est toujours ouverte, pend une rangée de grosses cordes, qui forme une espèce de jalousie, laquelle