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Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/148

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d’ensemble dans la règle de travail adoptée par les colons n’avait pas peu contribué à la désertion des ateliers. Comme moyen de remédier à ces divers inconvénients, ce magistrat proposait : 1o l’établissement d’écoles sur les habitations, afin d’y retenir les enfants par l’émulation ; 2o d’exiger une taxe de huit piastres pour être autorisé à vendre sur la voie publique ; 3o d’étendre à la semaine ou au mois l’engagement entre les planteurs et les travailleurs[1].

Il résulte d’un rapport du conseil colonial, adressé au gouverneur, qu’à la date du 1er octobre 1834, plus d’un tiers de la population affranchie avait renoncé aux travaux agricoles, et que la culture de la canne à sucre se trouvait tout à fait compromise. Le conseil terminait en exprimant le vœu de voir diriger sur file des Européens dont l’exemple pourrait réhabiliter le travail de la terre aux yeux des noirs, dominés par les préventions de leur récent esclavage[2].

Se fondant sur ce que le gouverneur n’avait pas confirmé, en le lui transmettant, le rapport du conseil colonial, le ministre ne se crut pas suffisamment éclairé pour s’arrêter à aucune détermination. Seulement il annonça l’intention de prendre en considération le vœu du conseil de voir diriger sur l’île des travailleurs étrangers[3].

Le 30 décembre, le gouverneur transmit au secrétaire d’État des colonies un acte rendu par la législature de l’île pour régler les contrats entre les propriétaires et les travailleurs. Ne se dissimulant pas que cet acte pourrait servir de

  1. Documents parlementaires, part. II (continuée), p. 27, annexe à la dépêche no 165.
  2. Ibid. p. 29, annexe à la dépêche no 167.
  3. Ibid. p. 31, dépêche no 168.