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Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/157

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prête des vues exprimées par le secrétaire d’Etat des colonies dans sa dépêche du 20 mai précédent. Après avoir prémuni les esclaves contre les faux bruits qui pourraient être répandus à l’égard du projet d’émancipation, il les exhorta à la paix et au travail, afin qu’ils se montrassent dignes de la liberté[1].

L’empressement que mit sir Carmichael Smyth à publier les résolutions de la chambre des communes pour l’abolition de l’esclavage lui concilia la confiance générale. Les plus riches propriétaires, sans approuve la mesure, assurèrent le gouverneur d’un concours qui lui fit bien augurer de l’avenir de la colonie[2].

Ces favorables dispositions des principaux habitants sont attestées par les adresses des districts de Berbice, de Démérary et d’Essequibo. Le gouverneur s’en prévalut pour proposer au secrétaire d’État des colonies de substituer des juges de paix aux juges spéciaux à instituer[3].

Le 3 août, sir Carmichael Smyth avait demandé au conseil de gouvernement (the court of policy) de préparer la révision du Code colonial dans le sens de la prochaine abolition de l’esclavage ; l’établissement d’une police d’après celle de la métropole ; enfin la création du nombre d’écoles jugées nécessaires[4]. Dans sa réponse à cette communication, le conseil, en avouant que ce n’était pas sans anxiété qu’il voyait s’effectuer un changement si radical dans le régime

  1. Documents parlementaires, part. II, p. 112, dépêche et annexe n° 87.
  2. Ibid. p. 113, dépêche n° 88.
  3. Ibid. p. 114, dépêche n° 89, avec annexes.
  4. Ibid. p. 119, annexe F.