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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/153

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de travail rendent essentiellement sédentaire.

Je reviens sur notre entrée dans le goulet du golfe de Nagha-saki. Cette entrée avait été accompagnée d’une circonstance particulière assez curieuse. D’après l’ancienne coutume et les règlements du port de Nagha-saki, il était défendu à tout navire d’arrivage d’Europe d’entrer dans le canal conduisant à ce port sans en avoir obtenu la permission préalable écrite et revêtue du cachet des autorités de la ville ; les termes de cette défense sont aussi impératifs qu’inacceptables, aujourd’hui surtout que les traités ont ouvert des relations faciles avec le Japon. C’est l’avis de se conformer aux prescriptions anciennes, que, dès notre apparition dans le canal, un officier subalterne en canot a apporté, piqué au bout d’une lance, au commandant du Laplace, et sans autre explication il a regagné la terre : le baron Gros a naturellement donné l’ordre de ne répondre qu’en passant outre.

Ce canal de Nagha-saki a deux milles de profondeur ; il est abrité de tous côtés par de hautes montagnes qui lui donnent la forme d’un long entonnoir. Ces montagnes, couvertes de bois, de villages, de cultures, et séparées l’une de l’autre par des vallées qui descendent vers le canal, forment un des panoramas les plus magnifiques que l’on puisse voir : c’est Simoda plus grandiose.