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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/185

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Le baron Gros a demandé alors de quelle source provenait cette clause, et si c’était à la demande de M. Harris, membre probablement de quelque société de tempérance, ou à celle du Gouvernement japonais, que ce droit prohibitif de 35/100 avait été imposé sur les liqueurs enivrantes.

Les commissaires ont répondu que c’ètait, en effet, sur l’initiative du plénipotentiaire américain que cette clause avait été insérée : « Eh bien ! a répondu le baron Gros, c’est là la meilleure preuve que l’Amérique ne produit pas de vins, tout autre témoignage est inutile. » Le baron Gros a ajouté que le droit de 35/100 étant complètement prohibitif, les Japonais boiraient probablement plus de vin de Champagne que de vin de Bordeaux, lorsqu’ils recevraient la visite des bâtiments de guerre européens.

Cette observation a un instant donné lieu à réfléchir aux plénipotentiaires japonais, et immédiatement ils ont sacrifié le vin de Bordeaux ; mais à propos du vin de Champagne, une conversation amicale a eu lieu entre eux, en souvenir sans doute de la récente hospitalité du Laplace. Puis, le premier commissaire, prenant la parole au nom de ses collègues, a déclaré nettement et d’une manière assez sèche qu’il ne voyait aucun motif pour rien changer au tarif déjà adopté par l’Amérique, l’Angleterre et la Russie ; qu’il n’était pas suffisamment édifié sur la question, et que si le besoin des vins français se faisait sentir au Japon, il serait temps de changer le tarif au bout de cinq ans, quand viendrait le moment où le Gouvernement japonais aurait le droit d’apporter à ce même tarif projeté telles modifications que l’expérience lui aurait fait juger nécessaires ; il a ajouté que le Japon se suffisait parfaitement à lui-même, qu’il