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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/32

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des tarifs douaniers, on est entré immédiatement en conférences. Comme je vous l’ai déjà dit, le Gouvernement japonais y était représenté par les mêmes Bougnos qui s’étaient rendus auprès de l’Ambassadeur, à son arrivée devant Yeddo.

L’esprit pointilleux et défiant, jusqu’au ridicule, que les commissaires japonais n’ont cessé d’apporter dans les discussions, a souvent réduit le baron Gros à les suivre, avec une patience singulière, dans les détails les plus puérils, ou sur des terrains qui s’écartaient complètement de la question ; aussi la longueur des séances s’en est-elle ressentie. La prudence du négociateur français, inspirée par les circonstances, n’a pas cru devoir, à certains chapitres, aborder des points délicats réservés à une révision que la lettre du Traité fait prochaine ; mais, en somme, aucun des articles que le Gouvernement japonais, dans le principe des discussions, avait cherché à repousser ou à amender n’a été cédé : tous ceux que le Gouvernement français avait résolus et établis ont été acquis ; et d’outrageantes coutumes insultant, depuis des siècles, à la foi chrétienne, sont désormais abolies dans tout l’Empire. La France a donc aujourd’hui avec le Japon un Traité d’Alliance, de Commerce et d’Amitié, relativement aussi conforme à ses intérêts