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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/58

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directement à Yeddo, la capitale de l’empire, avec l’espoir d’être reçu par l’Empereur (le Taï-goun) ; honneur que n’a pu avoir son collègue, l’Ambassadeur d’Angleterre. »

Le baron Gros avait à peine cessé de faire traduire ce programme de sa mission par l’abbé-interprète, que le gouverneur, oubliant sans doute son premier dire affirmatif sur la bonne santé de son souverain, s’est hâté de répondre : « Qu’alors que l’Envoyé de France arriverait à Yeddo, l’Empereur ne serait certainement pas remis de la grave maladie qui l’avait empêché de voir Lord Elgin, l’Envoyé anglais, maladie qui durait encore ; que, par conséquent, si l’Envoyé français n’allait à Yeddo que dans le but de voir le souverain en personne, il ferait beaucoup mieux, pour s’éviter aun voyage inutile, de rester à Simoda ; que lui, gouverneur, muni de pouvoirs suffisants, se chargerait de transmettre à son Gouvernement tout ce que le Baron Gros voudrait bien lui confier ; et pendant que cette petite comédie se jouait à bord du Laplace, le baron Gros, informé, dès la Chine, de source authentique que l’Empereur du Japon était mort depuis quinze jours, était déjà intérieurement résolu à refuser le vain cérémonial d’une présentation à l’héritier du souverain défunt, un enfant de douze ans, et à n’avoir que des