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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/59

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rapports sérieux avec les ministres qui composent le conseil supérieur chargé de la tutelle du nouvel Empereur. « Il a donc décliné les offres du gouverneur de la façon la plus ferme ; a répété son intention irrévocable de se rendre à Yeddo, et de ne traiter que dans la capitale selon ses instructions, et avec la confiance qu’il trouvera les mêmes facilités que ses collègues qui l’ont précédé, pour conclure d’une facon prompte et satisfaisante le traité désiré par l’Empereur de France avec celui du Japon.

Notre Bougno, se sentant deviné et voyant que ses artifices de langage n’avaient pu faire passer ses propositions, a pris son parti de bonne gràce, et de ses airs les plus gracieux a invité l’ambassadeur et son personnel à venir déjeuner chez lui, demain 14 ; offre acceptée avec autant d’empressement que de curiosité ; car ce sera notre premier pas dans la vie intérieure japonaise.

Pendant la visite que le gouverneur ai faite à bord du Laplace, une abondante collation de gâteaux arrosés de champagne et de liqueurs lui a été servie ; elle a paru si fort de son goût et de celui de sa suite, que, dans l’intérêt de la dignité de l’entrevue et de la grosseur des personnages en scène, on a dû arrêter les largesses du commandant de Kerjégu ; il était grand temps : déjà le gouverneur