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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/76

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à son sommet, on passe entre deux murs de rochers à pic d’à peu près 15 mètres de hauteur et d’à peine 2 mètres de largeur ; le sol de ce couloir de pierre, taillé de main d’homme, forme un escalier dont nos chevaux ont gravi les dalles glissantes avec une sûreté de pied digne des mulets des Pyrénées ou des Alpes ; à la condition, toutefois, de leur rendre complètement la main, de les abandonner à eux-mêmes. À droite et à gauche de ce couloir sont pratiquées, à hauteur d’homme, des niches où les habitants des environs font fermenter le fumier qui sert d’engrais à leurs champs ; aussi, en passant près de ces niches, l’air en est-il empesté.

Du sommet du plateau, où nous nous sommes reposés près d’une heure, M. Hewskin m’a montré à l’horizon un volcan nommé Oho-Zima, qui fume presque continuellement, et qui, malgré la distance, a l’aspect imposant ; il est cependant moins élevé que son frère, le célèbre Fuzi, que nous pouvions plutôt deviner que reconnaître à l’extrême horizon, et dont les colères, qui ont duré plusieurs siècles, disent les traditions, ne se sont éteintes qu’après avoir détruit nombre de villes. Le Fuzi a un caractère essentiellement sacré pour les Japonais, qui lui donnent une large place dans leurs récits et le reproduisent dans la plupart