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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/98

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Le baron Gros a repris la conversation, déclarant que rien ne pourra être réglé tant qu’il n’aura pas reçu un titre écrit qui lui donne les noms et qualités des commissaires désignés pour traiter avec lui, et qui indique le lieu où aura lieu l’échange des pouvoirs ; tant qu’enfin toutes les formalités n’auront pas été déterminées autrement que de vive voix : ce à quoi les Bougnos se sont empressés de répondre qu’il en sera fait selon ses désirs. Décidément le vent a tourné.

Après quelques minutes passées à examiner la montre à répétition du baron Gros, mécanisme que les Japonais connaissent, du reste, parfaitement, l’entretien a repris sur les affaires de Chine. L’Ambassadeur, indiquant sur une carte les ports ouverts dans cet empire par le dernier traité, ainsi que la portion de la Mantchourie, dans le voisinage du fleuve Amour, que les Russes ont acquise par une convention toute récente avec la cour de Pé-king, l’Ambassadeur a été très naturellement amené à leur parler du général Mourawief, commandant en chef l’armée des frontières, ainsi que de la façon dont il a entamé l’occupation de cette nouvelle adjonction au territoire russe. Les Japonais ont paru très-surpris du nom de cet officier général, prétendant ne connaître que celui du comte Poutiatine. Puis, passant aux causes premières de la guerre de