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Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/99

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l’Angleterre et de la France avec la Russie, et associant, dans de certaines limites, les faits accomplis avec les éventualités de l’avenir, le baron Gros en est arrivé, par inductions, à essayer de leur démontrer la nécessité d’un traité entre le Japon et la France aussi solide et aussi sincère que celui déjà conclu avec l’Angleterre.

Pendant que l’Ambassadeur parlait, les Japonais n’ont cessé de donner des marques d’assentiment ; ils ont surtout paru très-frappés du voisinage de la nouvelle conquête pacifique de la Russie, « qu’ils ne s’imaginaient pas si proche de la Korée et du Japon ; » et, quand on leur a montré sur la carte l’étroitesse du bras de mer qui sépare la terre russe de la terre japonaise, en leur faisant le calcul exact de sa largeur en milles marins, ils sont restés quelque temps silencieux et réfléchis : « Du reste, a ajouté l’un des Bougnos, nous savons parfaitement que les Russes sont forts et patients autant qu’ambitieux. » (Textuel.) L’étude des impressions diverses qui se succédaient sur les visages de ces hommes, nouveaux pour moi, était des plus intéressantes.

On s’est séparé dans les meilleurs termes : le baron Gros, très-satisfait d’avoir pu développer toute sa pensée sur des points politiques importants ; les Japonais, mis à l’aise par leurs instructions,