Au printemps de 1845, Chateaubriand voulut revoir une dernière fois son jeune roi. Il se rendit donc à Venise à la fin de mai et passa quelques jours auprès du comte de Chambord. En le voyant partir dans l’état de faiblesse où le réduisaient les infirmités, ses amis de Paris s’étaient fort inquiétés du voyage. Il le supporta beaucoup mieux qu’on ne l’avait espéré. Le prince le décida à prolonger un peu son séjour.
Si les fêtes de l’exil sont rares, la famille royale de France en connut cependant quelques-unes. Le 11 novembre 1845 on célébra, à Froshdorf, le mariage de S. A. R. Mademoiselle avec M. le prince héréditaire de Lucques, comme elle de race royale, comme elle issu de la Maison de Bourbon. C’était cette princesse Louise, sœur du duc de Bordeaux, que Chateaubriand avait vue à Prague au mois de mai 1833[1], et dont il avait alors tracé ce portrait :
À la première annonce du mariage, les royalistes bretons décidèrent d’offrir à la princesse un cadeau, produit de l’industrie locale. Ils prièrent Chateaubriand de le porter à Froshdorf et de le remettre en leur nom. « Je dois, dit-il à leur délégué, M. Thibault de la Guichardière,
- ↑ La princesse Louise-Marie-Thérèse de Bourbon et d’Artois, fille du duc et de la duchesse de Berry, était née le 19 septembre 1819. Elle était donc, en 1833, dans sa quatorzième année.