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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/145

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LE JARDIN PARFUMÉ

— Fadeaty-el-djamel, belle des belles, répondit le comédien.

— Eh bien ! porte-lui cette chanson, reprit Benouoz ; quand tu la lui auras dite, tes affaires seront bien avancées : lorsqu’elles seront terminées viens me trouver pour me raconter ce qui se sera passé.

— Je te le promets, dit Djady.

Fadeaty-el-djamel, entends et écoute.
J’ai compris tes paroles,
Tu seras ma bien-aimée, quoiqu’il advienne ;
Tu es comme les fleurs du matin qui naissent à la rosée.
Mes yeux, mon âme, je veux chanter aussi,
Afin de répondre à ta douce chanson.
Ton amour remplit mon cœur,
Et ma tête perdue te rêve follement ;
Chacun en me voyant m’appelle insensé
Et l’on rit de ma triste folie.
Si tu m’as cru faible, tu t’es bien trompée,
Mon zeb est solide et fort.
Regarde et tu verras si je te trompe.
Bien d’autres l’ont connu et l’ont pleuré.
Lorsqu’il s’allonge, il est comme une colonne,
Je ne sais que devenir, tant il m’embarrasse.
Prends-le, ma bien-aimée, pour soutenir ta tente,
Que l’on aperçoit entre de délicieuses montagnes,