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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/144

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LE PARFUM DES PRAIRIES

tente s’affaisse sans un bâton pour la soutenir, elle languit sans époux. Remarque aussi qu’à une superbe tente, il faut un énorme bâton ; sans cela le bois faiblissant, la tente tomberait à terre. Maintenant le sol poli sur lequel l’édifice repose, est sa peau blanche, fine et unie, qui entoure un fordj appétissant comme un plat de couscoussou.

— Ô la méchante femme, s’écria Djady, que ne l’ai-je comprise plus tôt.

— Quand un boulanger fait son pain, reprit l’ami, il emploie la force de ses bras, et si tu manges à une assiette avec une petite cuillère, la nourriture aura le temps de brûler, si elle est encore sur le feu, ou de refroidir, si tu l’as retirée, avant que ton repas soit terminé. Apprends donc à profiter de son amour momentané et presse-toi d’employer les grands moyens. Il faut toujours en user ainsi avec les dames qui résistent pour la forme, lorsqu’au fond elles ne demandent qu’à céder. Si donc tu ne te sers pas, pour faciliter la chute de cette femme, du secours de tes genoux et de ta poitrine, je te le dis, mon pauvre Djady, elle t’échappera et tu ne seras jamais son homme. Mais dis-moi comment s’appelle cette dame ?