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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/149

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LE JARDIN PARFUMÉ

rougissaient dans les chairs de son amant, et ses yeux, perdus dans l’espace, n’avaient plus de regards. Et pourtant le zeb n’avait pas encore possédé ce joli zouque, poli comme de l’ivoire, bombé comme une colline, et que le dégoût ne saurait atteindre.

Cependant Djady entrait dans elle avec précaution, il craignait que la grosseur de son tota ne fît pousser un cri de douleur à la bouche pourprée de sa maîtresse. Mais elle, le serrant plus fort, disait à demi-voix :

— Ô mon amour, joie de mon âme, donne-moi le feu de ton cœur ; prends mon corps que je t’abandonne, et serre-le contre le tien, qu’ils se confondent ; et puis tourne sur moi, comme cela, partout, en haut, en bas ; ensuite de chaque côté, puis trois fois au milieu ; et quand le bonheur viendra, que ton zeb embrasse bien Aoualda.

Alors déchirant ses vêtements, pour mieux sentir Djady, elle poussa un long soupir et tous deux s’affaissèrent, expirants.

Un instant après, le comédien se retira d’elle, et la belle des belles, prenant de l’eau transparente et parfumée, le lava doucement. Le désir vint bientôt les envelopper, et de nouveaux